Un habitat flambant neuf pour la colonie de Martinets noirs du collège de Sonceboz

Sous les avant-toits de l’ancien bâtiment, 80 nichoirs attendent le retour de ces admirables migrateurs dévoreurs de moustiques

Surprise garantie, d’ici environ trois à quatre semaines, pour les Martinets noirs qui rentreront du continent africain, afin de nicher au collège de Sonceboz-Sombeval.

En effet, samedi matin, par des conditions météorologiques peu engageantes mais avec une énergie et un enthousiasme entiers, une huitaine de bénévoles du CEPOB (Cercle d’études et de protection des oiseaux de Bienne et environ), emmenés par leur président Michel Gigon, la responsable de la station de soins et association Cormoiseaux et un conducteur de nacelle ont opéré le changement complet des habitats qui leur sont destinés.

Au moyen d’une nacelle, la façade Est du collège a été complètement regarnie de nichoirs neufs

Depuis plusieurs décennies

Auparavant installés dans les anfractuosités des anciens murs et couvertures, les Martinets noirs n’y trouvent plus guère refuge, depuis qu’un soin particulier et sensé est porté à l’isolation de nos maisons et toitures.

Pour remédier à ce problème de logement, la pose de caissettes ad hoc, sous les avant-toits, constitue une solution optimale.

Sur le bâtiment scolaire de Sonceboz, c’est à feu Roland Eggler, arrivé dans la localité dans les années 80, que l’on doit la création d’une magnifique colonie de martinets, une de ses multiples réalisations du même type dans tout l’Arc jurassien.

Au moyen d’une échelle, cet ornithologue passionné et engagé avait installé là, en plusieurs étapes, des dizaines de nichoirs très rapidement occupés par son oiseau fétiche.

Les conditions changent

A l’époque, les spécialistes s’accordaient pour installer lesdits nichoirs sur les façades les plus ensoleillées. Aujourd’hui, avec le bouleversement climatique, on constate que les façades ouest ne conviennent plus guère à cet oiseau.

En effet, trop exposés à la chaleur durant les épisodes caniculaires, ils y sont également soumis aux toujours plus nombreuses tempêtes de pluie et de grêle, doublées de bourrasques à la violence croissante.

Tous ces événements météorologiques extrêmes mettent en danger les nichées : le chaud excessif pousse dehors et condamne donc à mort les jeune inaptes à voler, les averses endommagent les nichoirs et mouillent même les oisillons.

En conséquence, on opte davantage aujourd’hui pour une installation des caissettes sur les façades sud ou Est, lorsqu’elles sont bien protégées par un avant-toit et jouissent d’un bon dégagement.

80 logements optimaux

Initiée par Cormoiseaux, l’association active à Cormoret pour soutenir la station de soins aux oiseaux sauvages, l’opération a pu s’appuyer sur le travail préalable du CEPOB, dont les membres ont fabriqué les 70 nichoirs nécessaires, auxquels ont été ajoutées une dizaine de pièces réalisées voici quelque année par une classe du collège.

Et samedi, c’est encore grâce à l’engagement fort du CEPOB que les huitante nichoirs ont pu être installés soigneusement, en respectant à la fois le bien-être des martinets et l’esthétique du bâtiment. | CORMOISEAUX ET CEPOB

• L’opération de renouvellement de cette colonie a été financée par le Parc régional Chasseral et la Municipalité de Sonceboz-Sombeval pour ce qui concerne les coûts matériels, à savoir les matériaux nécessaires à la fabrication des nichoirs et la location de nacelle. Le travail, enlèvement des anciennes caissettes, fabrication et pose des nouveaux nichoirs, est entièrement bénévole. Le CEPOB (cepob.ch) et Cormoiseaux (cormoiseaux@gmail.com) accueillent très volontiers les nouveaux membres !