Assemblée municipale de lundi : une séance très animée malgré la chaleur

Les comptes et les règlements révisés ont été acceptés très clairement, les seconds après de vives discussions et attaques verbales

57 personnes ont pris part à l’assemblée municipale de lundi, soit quelque 4,4 pour cent des ayants droit. La chaleur n’a pas étouffé la discussion, loin de là.

Une belle santé

Les comptes 2024 de la commune, présentés par la conseillère municipale Bibiana Merazzi, en charge des finances, n’ont guère ému l’assistance, qui les a acceptés sans un pli et sans discussion, à l’unanimité.

L’élue a ouvert son intervention en annonçant « de bonnes nouvelles, comme d’habitude », et notamment une amélioration de quelque 2,2 millions de francs enregistrée au compte général.

Nous n’entrerons pas dans les détails, puisqu’ils ont été publiés tout récemment dans ces colonnes, avec force commentaires.

L’élue égrenait notamment les chiffres principaux, les différences notables (en particulier au registre des impôts), les investissements réalisés (un peu plus de 3 millions au total), ainsi que les résultats des Financements spéciaux.

Elle concluait par le bilan, en soulignait qu’il reflète la très bonne santé financière de Sonceboz-Sombeval.

Le RO nouveau approuvé massivement

Il revenait à Claude-Alain Wüthrich, maire, de présenter le Règlement d’organisation de la commune dans sa version révisée. Il s’arrêtait en particulier aux principaux changements, que nous avons détaillés dans ces colonnes tout dernièrement.

Une modification avait attiré l’attention d’une partie des participants : la spécification officielle d’une compétence financière de 10’000 francs accordée à l’état-major des sapeurs-pompiers La Suze. Les autorités proposaient ce montant après avoir constaté que les dépenses des cinq dernières années n’avaient jamais dépassé ce seuil.

Or un intervenant le soulignait : un équipement de sapeurs coûte aujourd’hui quelque 1400 francs ; une compétence de 10’000 francs seulement limiterait la possibilité d’achat groupé et donc plus avantageux. En estimant que cette diminution rendrait plus ardue la tâche de personnes qui administrent le corps des pompiers sur leur temps libre.

La proposition de donner une compétence de 20’000 francs a été adoptée clairement par l’Assemblée, à 47 voix contre 4, avant que le RO révisé soit validé massivement, par 48 voix sans opposition.

Poutine s’invite à la halle…

La discussion a été nourrie par ailleurs, en particulier lorsqu’un citoyen a qualifié de « déplorable » le fait que la révision de ce RO ait été menée par les autorités elles-mêmes, sans qu’aucune personne externe ne soit invitée dans le débat. Et d’aller jusqu’à se demander « si on ne vire pas au système Poutine »…

Le même intervenant proposait de conserver l’élection du/de la vice-maire par les urnes, en estimant que sa désignation par l’Exécutif revient à laisser le Conseil « faire sa cuisine interne ».

Le maire soulignait que la quasi-totalité des communes bernoises fonctionnent ainsi aujourd’hui, avec l’élection par les urnes du maire d’une part, de l’ensemble des conseillers d’autre part, la compétence étant donnée ensuite aux élu/es de désigner un vice-maire.

Au vote, l’Assemblée a validé le nouveau système par 31 voix contre 13.

Tirage au sort en cas d’égalité

Lui aussi révisé, le règlement relatif aux élections et votations par les urnes était ensuite soumis à l’Assemblée, après présentation des quelques modifications par le maire.

Sur question, Claude-Alain Wüthrich précisait que le tirage au sort, lorsque deux candidats obtiennent le même nombre de voix dans une élection, est couramment appliqué dans les autres communes. Cette manière de faire, nettement moins onéreuse que l’organisation d’un scrutin supplémentaire, est d’ailleurs incluse dans le règlement type que propose l’Oacot.

C’est également sans opposition que ce texte a été avalisé.

Le règlement d’organisation et le règlement concernant les scrutins aux urnes entreront en vigueur le 1er août prochain, pour autant qu’ils soient validés jusque-là par l’Oacot, office qui les a déjà examinés préalablement et dont les remarques ont été suivies.

Préserver l’indépendance des diverses autorités

C’est à Chantal Tschannen, en charge de la formation et vice-maire, que revenait la présentation du règlement scolaire, dernier texte révisé soumis lundi soir et d’en énumérer les principales modifications, déjà détaillées dans ces colonnes.

Le texte révisé proposait de confier la présidence au/à la conseiller/ère municipal/e en charge du dicastère concerné, sauf si ce/tte dernier/ère déclinait la fonction. Quand bien même la commission scolaire actuelle a approuvé cette mention unanimement, l’Assemblée a préféré, par 33 voix contre 10, lui laisser la liberté de se nommer un président à l’interne.

Argument principal de cette modification apportée per le Législatif : préserver l’indépendance entre les différentes autorités.

Moyennant cette précision, le texte a été approuvé par 53 voix contre une seule opposition.

On cherche un responsable : la malchance désignée

Un « oui » massif : l’augmentation de la contribution annuelle à Erguël Sport, donc au financement de la patinoire de Saint-Imier, de 10 à 13,5 francs, a passé la rampe après présentation et explications du maire. Lequel soulignait notamment que le prix de l’énergie a crû considérablement et qu’un fonds d’entretien est plus que judicieux, étant entendu que les installations techniques, en particulier celles qui produisent le froid, n’ont pas été remplacées lors de la rénovation de 2028.

« Pris pour des imbéciles »

S’il a passé la rampe clairement, puisque par 36 voix contre 14, le crédit supplémentaire de 220’000 francs, demandé pour le remplacement du pont de la rue des Prés, a provoqué préalablement une discussion nourrie et même virulente, après la présentation du conseiller municipal Daniel Stanojevic.

Nous avons présenté cet objet en détails dans ces colonnes. En résumé : des pieux moins profonds, mais d’un diamètre plus important, devront être installés, dont la pose est sensiblement plus onéreuse. Cette modification est rendue nécessaire par l’accident survenu en avril, lorsque le 3e pieu a percé une poche d’eau sous pression, laquelle se situe en dessous de la nappe phréatique.

Depuis, on le sait, les travaux sont à l’arrêt.

Les questions ont fusé, cherchant absolument un responsable. Or le Conseil et l’émissaire de SD Ingénierie sont unanimes : la malchance seule explique cet incident.

« Non, nous ne prenons personne et surtout pas nos citoyens pour des imbéciles, répondait le maire à des attaques virulentes contre les ingénieurs d’abord, les autorités ensuite. Nous avons diligenté et mené toutes les études nécessaires, nous avons pris en compte l’entier du trafic routier de la commune, ainsi que les besoins des entreprises, et pris les décisions qui s’imposaient. Et non, nous ne prenons pas les citoyens pour des vaches à lait. »

Imprévisible

Aussi bien Daniel Stanojevic que Thierry Choffat (SD Ingénierie) l’ont répété : aucune erreur ne peut être imputée à personne, car nul ne peut prévoir l’imprévisible. La traversée de la nappe phréatique ne posait aucun problème, par des pieux dont le matériau était parfait pour ce type de travaux, et il était impossible de déceler la ou les poches inférieures d’eau sous pression.

Quant au carottage, il s’avèrerait tout simplement inutile dans ce cas.

Et de préciser une fois encore que les principales entreprises de la Commune, sises pour la plupart au sud de la Suze, ont impérativement besoin en tout temps d’un pont supportant des véhicules de 40 tonnes. Or lorsqu’il faudra rénover/remplacer le pont de la rue de la Gare, près de Sonceboz SA, un autre pont de ce type devra être disponible, puisque celui de Sombeval est limité à 16 tonnes.

Quoi qu’il en soit, les travaux pourront donc reprendre à la rue des Prés.

Malés : en attendant la prochaine inondation ?

La réalisation du plan d’aménagement des eaux (PAE) du ruisseau des Malés, devisée à plus de 3 millions de francs, ne coûterait qu’un demi-million de francs à la commune, tant son taux de subventionnement est important.

L’homme et la nature

La conseillère municipale Livia Chevalier, en charge de ce projet important, le deuxième du nom, en détaillait les tenants et aboutissants.

En bref : en remettant à ciel ouvert toutes les portions de ruisseau actuellement souterraines, en déviant un peu son tracé et en réalisant des aménagements exemplaires le long de ce tracé, on protégerait le village, donc les habitants et les biens immobiliers, tout en favorisant la biodiversité.

Des quatre oppositions déposées durant la phase de publication, une a déjà été retirée et les autres sont en passe de l’être, grâce aux séances de conciliations qui se poursuivent.

A souligner aussi que la partie de ruisseau comportant le plus d’incertitudes et de difficultés techniques, celle qui traverse sous la ligne ferroviaire, a été financée par les CFF et achevée ce printemps.

En cas d’acceptation de ce PAE, un crédit d’engagement aurait été soumis ultérieurement aux électeurs par les urnes.

Mais même la carte des dangers, qui révèle une vaste zone inondable et des risques importants, n’a su convaincre le Législatif, qui a rejeté ce plan par 28 voix contre 22.

Et maintenant ?

« Si vous vous opposez à chaque projet concernant ce ruisseau, on ne fera jamais rien », concluait le président des assemblée, Patrick Tissot. Lequel connait particulièrement bien, en tant que commandant des pompiers, les dangers que représentent des eaux déchainées…

Livia Chevalier présentait pour sa part l’arrêté de compte relatif à la réfection partielle de la rue de La Combe, soit une facture de quelque 125’000 francs, tandis que le crédit voté en 2023 se montait à 135’000 francs.

Au point des divers, une citoyenne se désolait de l’état déplorable du chemin blanc menant de la Bienna à Corgémont. Le maire pouvait la rassurer : une nouvelle intervention, auprès des CFF qui ont mis à mal ce chemin, a débouché sur un engagement formel de la grande régie. Tout devrait être rentré dans l’ordre pour la rentrée scolaire, lorsque de nouveaux élèves emprunteront cette voie à bicyclette.

La sonorisation de la halle sera revue pour la prochaine assemblée et le ruisseau du Tarreau de la Maure sera examiné rapidement et ses grilles nettoyées si nécessaire.

En 27 mois

Le maire revenait brièvement sur quelques événements marquants d’une année déjà chargée ; il se réjouissait en particulier que Sonceboz-Sombeval possède désormais une gare flambant neuve et que la Maison de l’Enfance puisse entrer en fonction 27 mois après le premier coup de pioche. Une institution dont l’inauguration est fixée au 15 novembre prochain annonçait-il non sans souhaiter de très belles vacances à tous ses concitoyennes et concitoyens.Le président clôturait cette assemblée après deux heures et dix-huit minutes de débats nourris, en saluant cette participation réjouissante, et en adressant à toutes et tous ses vœux de bel été.